Mohamed Jibril, un projet de vie (5)

Mardi 25 Août 2020-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

L’œuvre de Mohamed Jibril s’inspire principalement de l’Histoire de l’Egypte, des lieux notamment la ville d’Alexandrie d’où il est originaire. C’est une œuvre particulière qui permet aux lecteurs de vivre dans un monde parallèle, fantaisiste et parfois même surréaliste, le monde qu’il voit dans son quotidien et son vécu. Le patrimoine y figure nettement et on ressent tout de suite cette plume agile et éloquente qui parvient à retracer avec magie l’histoire des personnages, leur destin, leur commencement et leur fin. De même, sa vie personnelle a récemment inspiré son œuvre romanesque.   

Nous poursuivons aujourd’hui la présentation de son œuvre « Mon objectif est de me confier, non de me plaindre ». C’est en effet son dernier roman publié par l’Organisme général des Palais de la culture. L’œuvre a une particularité importante : c’est une forme de résistance pour demeurer attaché à la vie.   

L’œuvre d’ailleurs commence par la phrase suivante « Je me suis éveillé comme si je venais de me lever » et se termine par une phrase mythique : « Je suis encore là et je suis toujours en vie ». Entre le début et la fin, il y a un héros qui s’attache à la vie, qui refuse de se laisser contrôler par la souffrance. Il appelle les gens à résister à la souffrance et à demander la guérison. Face à chaque épreuve, on voit tout de suite l’endurance du protagoniste qui raconte que la lecture et l’écriture sont le thermomètre d’une vie saine, c’est le début du rétablissement et c’est la démarche essentielle et réelle envers la vie. A la fin, Jibril dit à ses lecteurs : « Je vais commencer à pratiquer la marche à pied. Ce n’était pas mon sport préféré. Mais, si j’ai la chance de bouger, je marcherai pour me mêler à la foule dans les marchés, sur les places, dans les rues, les ruelles et les impasses. Je marcherai sur la Corniche de Ras Al-Tine jusqu’à Al-Montazah pour revivre des souvenirs sans monotonie. Je m’inspire d’une phrase de Mahmoud Darwich : « Je suis encore là et je suis toujours en vie ».   

Dans son œuvre, Jibril n’est pas inquiet si nul ne prend de ses nouvelles, ce qui l’inquiète réellement c’est la maladie et la souffrance. Il n’est pas inquiet par la haine ou l’amour de la mort. Il veut tout juste comprendre ce qui se passe, et si la mort est le non-sentiment ? S’agit-il de l’absence de ce qui est autour de nous, et si les personnes qui font face à la mort connaissent de rudes souffrances ? Autant de questions existentialistes qu’il affiche face à la mort. Jibril a su ainsi enregistrer les éléments de sa vie, donnant à ses lecteurs une œuvre particulière qui va certes les marquer.